Kosmos Energy a annoncé le 2 mars avoir trouvé des "hydrocarbures" au large du Sahara Occidental occupé, mais pas en quantités non commerciales. Néanmoins, la découverte semble être suffisante pour envisager de procéder à un deuxième forage. WSRW condamne le forage
Le PDG de Kosmos, Andrew Inglis, a déclaré
le 2 mars dans un communiqué «ce premier puits dans le bassin a significativement éliminé les risques pour la poursuite de l'exploration en démontrant un système pétrolier opérationnel, y compris la présence d'une charge d'hydrocarbures, ainsi que qu’un piège et joint efficaces. Les résultats pour ce puits confirment le potentiel d'exploration considérable des 22 000 kilomètres carrés de notre bloc Cap Boujdour /…/ À l'avenir, le défi de l'exploration est de trouver des réservoirs de taille et qualité commerciale. Nous allons analyser les informations recueillies du CB-1 et les ajouter aux données sismiques 3D supplémentaires acquises récemment pour affiner notre plan d'exploration, et décider de l'emplacement et du calendrier d'un potentiel second puits ".
Parallèlement, le puits d'exploration CB-1 situé dans la zone du permis Cap Boujdour au large du Sahara Occidental, sera
bouché et abandonné.
Au cours des dernières semaines, le peuple du Sahara Occidental ont intensifié leurs manifestations contre la présence de Kosmos Energy dans leur terre occupée. De grandes parties du Sahara Occidental, y compris le littoral, sont illégalement occupées par le Maroc depuis que ce dernier a envahi le territoire en 1975, au mépris flagrant de rejet par la Cour internationale de justice des revendications de souveraineté du Maroc sur le territoire. Aucun pays au monde ne reconnaît la revendication du Maroc sur le Sahara Occidental, et l'ONU continue à traiter le Sahara Occidental comme un cas de décolonisation inachevée.
WSRW condamne l'opération de forage de Kosmos Energy.
" Western Sahara Resource Watch note l'absence de découverte pétrolière commercialement viable, et demande instamment à Kosmos d'abandonner immédiatement toute poursuite de l'exploration pétrolière au Sahara Occidental jusqu'à la résolution du conflit", a déclaré Erik Hagen, président de Western Sahara Resource Watch.
"La compagnie n'a pas levé le petit doigt pour obtenir le consentement du peuple du Sahara Occidental. Tant que les Sahraouis sont contre les forages de Kosmos Energy, la compagnie n'a pas le droit de forer dans le territoire. Tout forage au Sahara Occidental sabote les efforts de paix de l'ONU ", a déclaré Hagen.Le peuple sahraoui affirment que le partenariat de Kosmos Energy avec le gouvernement marocain dans leur pays occupé ne sert qu’à enraciner l'occupation du Maroc et son attitude intransigeante dans les négociations de paix menées par l'ONU. Les Sahraouis estiment que leur droit internationalement reconnu à l'autodétermination est détourné par les entreprises pétrolières qui signent des accords avec le gouvernement marocain, ignorant leur droit de déterminer le statut futur de leur terre et ses ressources. Un avis juridique de l'ONU de 2002 a confirmé que toute exploration ou exploitation du pétrole doit respecter les souhaits et les intérêts du peuple sahraoui. Aucune des compagnies pétrolières qui font des recherches actuellement au Sahara Occidental occupé, pas plus que le gouvernement marocain, n’ont déjà demandé le consentement du peuple sahraoui.
L'auteur de l'avis juridique de l'ONU, l'Ambassadeur Hans Corell,
a publié un édito la semaine dernière dans le International Judicial Monitor, dans lequel il répète que l'exploration pétrolière du Sahara Occidental est illégale. « Je peux lire sur le web que les deux compagnies soutiennent que ces contrats sont en conformité avec mon avis juridique de 2002. Hélas, il n’en est rien. Signer un accord dans lequel le Maroc nomme le Sahara Occidental "les provinces du sud du Royaume du Maroc" est en soit en contradiction avec la responsabilité sociale des entreprises et les principes protéger, respecter et réparer. »